Il faut reprendre l'article Les Gowe de Nias avec ses photographies datant du début du 20è siècle.
Sans détailler, on a l'impression que presque rien n'a changé. La réalité est autre. Je suppose que ces deux sites étant les plus "célèbres", certaines statues ont été plus ou moins réparées voire, pour l'ensemble d'Olayama, ajoutées ou regroupées sur ce site pour éviter les vols de cas isolés.
La maison de l'arrière-plan est abandonnée, une maison plus récente existe à proximité où vit une famille.
Je suis étonnée de la relative difficulté à trouver ce site... C'était le premier jour de voyage et je découvrirai par la suite que se rendre sur d'autres sites de mégalithes et même dans de nombreux villages un peu éloignés de la route principale s'avérera très compliqué voire impossible dans un délai assez court puisque les éléments atmosphériques ne sont pas toujours de la partie sur cette belle île de Nias !
Pas de répit pour les touristes.... mais des touristes, il n'y en a aucun ; excepté une poignée de surfeurs à l'extrémité sud-ouest de la côte !
Hiligoe est bien indiqué ! On a même construit un pont tout neuf à côté du pont de liane afin d'accéder à cette région depuis Mandrehe ! C'est d'abord l'imposant Balugu Doeghe qui nous accueille (cf. page 143 de Nias : Habitat et Mégalithisme d'Alain Viaro).
Sur une stèle près de la statue est mentionné 1778. D'autres inscriptions sont peu lisibles. Notons que cette pierre n'apparait pas sur la photographie de Schröder de 1917, ni même sur celle d'Alain Viaro en 1980 dans l'ouvrage Messages de Pierre (cf. ci-dessous). Il ne s'agit donc pas de la date d'érection de la statue. Ce que l'on sait est que ce gowe appartenait au clan Gulö.
Celui-ci avait été photographié par Schröder (appelée Romp-Gowe) devant une maison qui n'existe plus.
Très étonnante encore est la statue appelée Balugu Terongo, la seule restante située face à la maison. Il faut dégager un peu des herbes pour mieux la distinguer. Sa tête semble former un casque, une coiffure bien éloignée des hautes coiffes de Nias Centre. Un bras entoure la taille dont on remarque les doigts bien marqués de sa main droite alors que l'autre bras est replié sur la poitrine. Peut-être est-ce le gowe dessiné dans l'ouvrage de Modigliani (ci-dessous à droite) bien que ce dernier le situait dans un village nommé Ono Sitoli ?
Le reste du site est inexistant. Quelques pierres informes sont la trace d'anciens gowe encore relevés en 1980. Imperturbable, coule en contre bas le grand fleuve Moro'ö qui donne le nom à cette région de styles pour ces statues anthropomorphes.
Photo 2 : Balugu Doeghe, Site d'Hiligoe, photo de l'autrice, août 2024.
Photo 3 : Balugu Doeghe, Site d'Hiligoe, photo d'Alain Viaro 1980.
Photo 4 : Balugu Mali, Site d'Hiligoe, photo de l'autrice, août 2024.
Photo 5 : La même statue, Site d'Hiligoe, photo de Schröder in Nias. : Ethnographische, geographische en historische aanteekeningen en studiën, 1917.
Photo 6 : Balugu Terongo, Site d'Hiligoe, photo de l'autrice, août 2024.
Photo 7 : Dessin in Un Viaggio a Nias d'Elio Modigliani.
Photo 8 : Rivière Moro'ö, photo de l'autrice, août 2024.
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