Je pourrai continuer sur la découverte de
gowe, ces statues anthropomorphes que l'on trouve encore dans le centre de l'île, héritage des fêtes de mérite et des enterrements. Mais le propos deviendrait pointu ... aussi, revenons au tout début de mon voyage et à la visite du
musée de Gunung Sitoli.
Arrivée un peu avant l'ouverture, la première personne que je rencontre est un homme occidental d'un certain âge que je juge être prêtre au premier abord.
De manière surprenante, il m'aborde en français, tout heureux de pouvoir pratiquer cette langue, me confiera-t-il !
Il se présente effectivement comme le pasteur
Johannes Maria Hämmerle. Je le connaissais de nom en tant que créateur de la Fondation du patrimoine de Nias, une organisation sociale et à but non lucratif axée sur la préservation de la culture de Nias et à l'origine de ce musée inauguré en 2008.
Il est né en 1941 et après la guerre a suivi une éducation dans une école française tenue par les Bénédictines en Allemagne.Plus tard, il est venu en France et est entré dans l'ordre des Capucins. Il a été ordonné en 1968.
En 1971 il est à Nias comme missionnaire. Très vite, il s'intéresse à la culture des Ono Niha, les habitants de l'île, collecte de nombreux artefacts et recueille des témoignages sur les traditions, l'archéologie et plus récemment s'intéresse aux recherches ADN.
Conscient de l'importance de ses recherches pour les générations à venir, il a écrit de nombreux articles et ouvrages en niassien et en indonésien.
Quant à la fondation, elle a élargi ses activités pour inclure également l’éducation, la recherche, la sensibilisation à l’environnement.
Le musée, quant à lui, est conçu en quatre sections : Fêtes et cérémonies, objets de chefs et guerriers, vie quotidienne, mégalithes, et une salle supplémentaire est consacrée à d'anciennes photographies.
De nombreuses maquettes de maisons traditionnelles ponctuent les salles, mettant en évidence l'inventivité de l'habitat niassien et sa complexité.
La statue ci-dessous appelée
Adu Sarambia est une figure féminine représentée avec ses enfants ou descendants ; et elle semble danser. Elle a été réalisée pour commémorer une mère qui a su organiser les fêtes de mérite pendant sa vie et qui est considérée comme la mère des villageois. Elle arbore sur son bras droit un petit sac à bétel, en signe de bienvenue aux invités des fêtes.
La salle consacrée aux expositions temporaires présente actuellement des photographies issues des collections du
Nationalmuseet de Copenhague qui ont été prises dans les années 1920 par un photographe chinois de talent : Ho Teng Lin.... à suivre !
Photos de l'autrice au Nias Heritage Museum, août 2024
Dernière photo : Le fils du nouveau chef du village d'Hillimondregeraja, 1927 © Ho Teng Lin.
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