Dominique Arcadio apportera un porte-bébé cheyenne de sa collection, et grâce à lui, nous tenterons de remonter la piste de la jeune Indienne de la fin du 19ème siècle...
Photo © Dominique Arcadio.
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L'association Détours des Mondes propose la semaine du 7 mars une conférence réalisée par Carmen Bernand, historienne et anthropologue. Son titre annonce tout un programme : "Des hors-série de l’Amérique andine? L’imagination visionnaire, le modèle réduit et la passion géométrique".
Photo : Personnage avec des traits de félin, de serpent et d'aigle harpie, 400 av. J-C-400 apr.J-C, Culture de la Tolita . Photo de l'auteure au musée du quai Branly lors de l'exposition Chamanes & divinités de l'Equateur précolombien.
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Il y a deux ans, Sebastien Minchin, directeur du museum d'Histoire Naturelle de Rouen, m'avait expliqué comment il entendait la notion de "Museum ethique et responsable" avec notamment l'association des communautés autochtones à la réalisation de salles dédiées aux objets de leur culture.
En 2015, il s'agissait de l'Océanie ; cette année le museum donne carte blanche à des représentants Osages de l'Oklahoma et des indiens Kayapo de la forêt amazonienne brésilienne pour la réalisation de la Galerie des Amériques. L'ouverture, c'est aujourd'hui.
Photo de l'artiste Nhakti en train de réaliser des dessins propres aux tatouages des Kayapo, photo l'auteure au museum d'histoire naturelle de Rouen, octobre 2017.
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Photo 1 : Ornement de brassard wéréhédichinak (détail) - Amazonie, Brésil, État d’Amazonas, Haut-Demini, Rio Tootobi - Yanomami-Shiriana. 1960-1963. Plume, plume d’ara macao, bois, coton. H 63 cm l 27 cm - Don de l’ethnologue René Fuerst en 1963 - MEG Inv. ETHAM 032049 © MEG / J. Watts.
Photo 2 : Barrette nasale (détail) - Amazonie, Brésil, Nord de l’État de Mato Grosso, Rio Juruena Erikbatsa. Années 1980. Plume, roseau, fibre végétale. L 62 cm - Acquis de Luis Fernandez en 1985 - MEG Inv. ETHAM 043644 © MEG / J. Watts
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"Ahuri, je fixais un mouvement brownien, affolement de la perception.J'étais distrait, fatigué d'être distrait, la vue à ce microscope.
Quoi de surnaturel là-dedans? On quittait si peu l'homme."
" On se sentait plutôt pris et prisonnier dans un atelier du cerveau.
Faut-il parler du plaisir? C'était déplaisant.
Une fois l'angoisse de la première heure passée, résultat de la confrontation avec le poison, angoisse telle qu'on se demande si on ne va pas tomber évanoui, comme font certains, rares il est vrai, on peut se laisser aller à un certain courant, qui ressemblerait à du bonheur.
L'ai-je cru? Je ne suis pas sûr du contraire".
"Pourtant, tout au long de ces heures inouïes, je trouve, dans mon journal, ces mots, écrits plus de cinquante fois, gauchement, difficilement Intolérable, Insupportable.
Tel est le prix de ce paradis (!)"
Extrait de Misérable miracle, Henri Michaux, 1972.
Photos de l'auteure, MQB, mars 2016.
Exposition Chamanes et Divinités de l'Equateur Précolombien
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Parmi les différentes pistes que découvrent les chemins que j'emprunte autour de la notion de "singularités intermédiaires", celles étudiées et développées par Katerina Kerestetzi, chargée de recherche CNRS, sur les nganga du palo monte à Cuba, me semblent particulièrement importantes.
À partir de son terrain effectué à Cienfuegos dans les années 2000, elle est la première à s'intéresser aux objets cultuels du palo monte, aux interactions entre le palero et sa nganga, et s'inscrit en rupture avec des chercheurs tels Lydia Cabrera et Erwan Dianteill. Pour elle, c'est "l'agentivité du chaudron qui est véritablement constitutive de la pratique religieuse".
Outre les références à ses différents articles que j'ai pu donner en bibliographie, regardez le documentaire que Katerina Kerestetzi et Grégory Fornal ont tourné et qui illustre admirablement, grâce à des témoignages forts, ses écrits.
Un résumé de sa thèse Vivre avec les morts : réinvention, transmission et légitimation des pratiques du palo monte (Cuba) soutenue en 2011 :
"Cette thèse a pour objet le palo monte, culte initiatique d’origine bantoue que l’on pratique aujourd’hui sur tout le territoire cubain. Ses adeptes, les paleros, se lient rituellement à certains esprits des morts, les nfumbis, afin de bénéficier de leurs pouvoirs extraordinaires. Religion peu prescriptive, le palo monte laisse à ses adeptes une grande latitude en matière d’innovation rituelle et d’improvisation. En l’absence de corpus mythologique, de textes sacrés, de liturgie fixe et de toute autorité institutionnalisée, chaque groupe initiatique définit sa méthodologie religieuse de façon autonome. L’objectif de cette thèse est d’expliciter comment des pratiques religieuses se créent, se légitiment et se transmettent dans un contexte de variabilité extrême. Je porte d’abord une attention particulière à la matérialité du culte et tout particulièrement aux interactions quotidiennes entre les paleros et leur nganga, chaudron qui condense la présence du mort : objet-sujet omniscient, la nganga médiatise un réseau relationnel complexe qui permet l’émergence en continu des pratiques du palo monte. Je m’intéresse ensuite aux rites paleros en tant que performances au cours desquelles les prêtres forgent leur réputation en créant une sorte de cosmologie personnalisée. Tout en proposant une analyse interactionnelle de ces rituels, je montre comment certains aspects de la personnalité des adeptes interviennent dans la définition de la forme rituelle de chaque groupe. Enfin, je montre comment les actes réflexifs des paleros, omniprésents sous la forme de critiques, de justifications, de confrontations, etc. sont constitutifs de la transmission et du renouvellement des pratiques". Katerina Kerestetzi
Photo Autel © Katerina Keretstetzy : Thanatos et Eros
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"Le Mexique est une terre de rêves. Je veux dire, une terre faite d’une vérité différente, d’une réalité différente. Pays de lumière extrême, pays de violence, où les passions essentielles sont plus visibles et où la marque de l’antique histoire de l’homme est plus sensible ; tout comme dans certains pays fabuleux, la Perse, l’Egypte, la Chine. Pourquoi ce rêve ? Qu’est-ce qui fait du Mexique un des lieux privilégiés du mystère, de la légende, un lieu où le moment même de la création paraît encore proche alors que déjà s’annonce, inexplicablement, l’autre moment suprême, celui de la destruction du monde ?
Est-ce la nature même du pays, terre de volcans, de déserts, de hautes terres si proches du ciel et du soleil, terre de jungles exubérantes, de plaines arides, de précipices, de canyons et de vallées profondes ? La virginité de la nature dans ce nouveau monde - par opposition à l’antiquité des terres d’Europe, formées par l’homme, soumises à son usage jusqu’à la stérilité parfois - voilà sans doute le principe même de ce rêve : pendant la période romantique, dans l’œuvre de Chateaubriand notamment, cette nature vierge est le thème central du rêve : dans le nouveau monde où l’homme est en harmonie avec la nature, tout est possible ; tout semble plus beau, plus vrai.
L’homme aussi a donné naissance à un rêve ; l’homme des sociétés indigènes des hautes terres. Un rêve où le sauvage nomade, le héros des romans de Fenimore Cooper ou de Chateaubriand, est opposé à l’Aztèque et à l’Inca, serviteurs de leurs dieux solaires, constructeurs de prodigieux monuments, héros légendaires des peuples sacrifiés par l’Espagnol à sa fièvre de l’or puis abandonnés à l’esclavage et au désespoir. Image romantique aussi, qui a fasciné des générations de lecteurs de romans et de récits de voyages au siècle dernier.
La légende surtout : le pouvoir magique des noms, des gestes et des dieux, le mystère des civilisations disparues, qui entraînèrent avec elle dans l’abîme de l’oubli, tout le pouvoir et tout le savoir de leurs fondateurs. Au cœur de ce mystère, il y a surtout la fascination instinctive qu’exercent les peuples magiciens et leurs rituels cruels, mêlée à l’admiration que suscite leur développement artistique et culturel. Le Mexique est probablement le pays du Nouveau Monde où s’est trouvée corrigée l’idée puérile et idyllique du « Bon Sauvage » romantique, grâce aux récits des voyageurs et grâce aux ouvrages de l’Abbé Brasseur de Bout-bourg ou de Michel Chevallier, les premiers ethnologues du territoire. Alors, l’Europe découvrit pour la seconde fois le Nouveau Monde, son passé prestigieux, ses richesses architecturales et l’extraordinaire pouvoir de séduction de son folklore vivant. En France, le XIXe siècle retrouva spontanément le chemin du rêve ; et Napoléon III, empereur des Français et descendant d’un aventurier, fit le rêve fou d’une aventure mexicaine qui établirait dans le Nouveau Monde un prolongement de son empire et un contre-poids à l’empire commercial des États-Unis. Le rêve de Napoléon III fut avant tout, je crois, un rêve mexicain ; je veux dire, le rêve d’une nouvelle puissance. D’autres rêves ont traversé l’histoire du Mexique, plus généreux sans doute que le rêve des Conquistadores, l’extravagance de Napoléon III ou l’aventure d’Iturbide ; je veux parler des rêves d’un monde meilleur que firent les premiers évangélisateurs espagnols, celui de Bartolomé de Las Casas, touché par la beauté et par l’innocence des Indiens, victimes de la cruauté des colonisateurs qui les exploitaient, je veux parler aussi de la vision de Don Vasco de Ouiroga, de l’abnégation de Fray Jacobo Daciano, mais aussi du rêve impossible de Boturini, dans son Idée d’une Histoire de la Nouvelle Espagne, où se mêlent les réminiscences du classicisme grec et les mythes aztèques et toltèques ; ou bien de la thèse purement onirique de Don Carlos de Sigùenza y Gongora sur le Phénix de l’Occident, l’apôtre Saint-Thomas confondu avec la figure légendaire de Quelzalcoatl.
Mais ces rêves et ces aventures, qui ont traversé le Mexique dès la Conquête, ne sont pas des manifestations gratuites de l’imagination. Il faut avant tout, me semble-t-il, les rapprocher du pouvoir de rêve qui gît au cœur même des civilisations précolombiennes : rêves prophétiques, rêves où les hommes rencontrent leurs dieux, où ils reçoivent leur consécration pour exercer le pouvoir sur d’autres hommes, comme on le voit dans la « Relacion de Michoacan », ou dans les grands textes mystiques de l’Amérique, les livres du Chilam Balam. Ainsi, au rêve fou de terres nouvelles et d’or des Conquistadores espagnols, répond le rêve et l’obsession de la fin du monde des peuples indigènes et l’attente angoissée du retour, retour des hommes vêtus de blanc, des maîtres de la terre, qu’ont annoncé les prophètes, Ah Kin Chel, Xupan Nauat, ou le Chilam Balam chez les Mayas ; retour de Quetzalcoatl pour Moctezuma et les Mexicains, dont profita si bien Hernan Cortes.
Le plus étrange, dans ce flux de rêves qui traverse le Mexique, c’est qu’il est de toutes les époques, produisant de manière continue ces explosions d’irrationnel, d’illusion et même d’absurde : remous du baroque comme chez Boturini ou chez Don Ramon de Ordonez y A guiar, auteur d’une curieuse Histoire du Ciel et de la Terre, où Quetzalcoatl est identifié à un frère de Saint-Thomas et les Maîtres de Culhuacan aux descendants des Chananéens de Palestine ; ou remous collectifs, comme dans l’aventure de Maximilien ou dans la rébellion des Cruzoob de Yucatan ; ce pouvoir de rêve débouche à l’époque contemporaine sur ce que l’on peut appeler une renaissance de l’irrationnel.
Le Mexique a sans doute été - comme le Tahiti de Gauguin - le lieu privilégié du rêve du paradis perdu. En France, à travers l’œuvre de Brasseur de Bourbourg et grâce à l’intervention française au Mexique, on eut la première révélation de ce pouvoir de la magie et de l’Indien imaginaire qui fascinèrent les lecteurs, comme si les moindres faits de la merveilleuse aventure des Conquistadores se mêlaient aux mystères et aux secrets des peuples primitifs. C’est cette dernière phase du rêve mexicain que nous vivons sans doute actuellement, après les romans de D.H. Lawrence, après « Mexico, tierra india » de Jacques Sous-telle, ou, plus récemment, après les best-sellers de Carlos Castaneda.
C’est cette découverte de l’antique magie des peuples vaincus qui a revalorisé le monde indigène actuel et qui a permis au rêve mexicain de se perpétuer. Rêve d’une terre nouvelle où tout est possible ; où tout est, à la fois, très ancien et très nouveau. Rêve d’un paradis perdu où la science des astres et la magie des dieux étaient confondues. Rêves d’un retour aux origines mêmes de la civilisation et du savoir".
Le Rêve mexicain, J. M. G. Le Clézio
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Petite révision sur les Maya avec la bande-annonce de l'exposition :
et
Photos de l'auteure, octobre 2014.
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« Une cuillère dans le potlatch »
Clin d'oeil que le titre de l'article du dossier de presse de cette exposition inédite.
En effet, à l'occasion du 50° anniversaire de l’ouverture de la Galerie DODIER, cette dernière présentera une sélection de 36 cuillères réalisées par des populations de la côte Nord-Ouest : les Tlingit, Haïda, Thiamshan, Kwakiult …
Cette exposition, visible au prochain Parcours des Mondes, constituera un prétexte pour appréhender les arts des peuples de la Côte Nord-Ouest, plus précisément la signification et l’utilisation de ces cuillères dans leur contexte traditionnel ; et plus généralement, la notion de potlatch.
Affiche : © Galerie DODIER
Rédigé à 21:02 dans *Expositions, *Galeries - Marché de l'art, Amérique | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé à 10:09 dans *Expositions, *Peinture, Poésie, Amérique | Lien permanent | Commentaires (6)
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L'on croit connaître par coeur les 108 oeuvres qui peuplent le Pavillon des Sessions du Louvre. Pourtant, et cela est vrai partout, l'on remarque ici ou là une petite statue ignorée (même des catalogues), l'on s'étonne toujours ou s'émeut sûrement devant telle ou telle pièce malgré, à mon goût, la rigidité de l'écrin et ces affreuses vitrines qui nous tiennent à distance.
En ce moment, le Pavillon des Sessions est à l'honneur avec l'anniversaire de ses 10 ans.
Photo : Figurine de style de Teotihuacan, VIè-VIIème siècle.
Rédigé à 10:23 dans *Expositions, Amérique | Lien permanent | Commentaires (2)
Retour au musée d'Art Précolombien de Santiago après un bref passage à Noël.
Dans la douceur de ce début d'automne chilien, je retrouve cet imposant bâtiment recelant de riches collections. Le musée est peuplé de nombreuses terres cuites parmi lesquelles les figurines anthropomorphes interpellant forcément celui-là même qui méconnait ces arts des cultures des Andes et de la Mésoamérique.
Par leurs formes, leurs expressions, leurs couleurs, les pièces sont toutes uniques et dévoilent autant de savoir-faire que de rites et usages de ces civilisations. Rien de commun entre cet homme de la culture Quimbaya, cette femme souriante de Veracruz (les Sonrientes)
...ou encore les petites figurines que j'affectionne comme les vénus de Valdivia, probables témoins de cultes rendus à des déesses de la fertilité.
Photos : : © Museo Chileno de Arte Precolombino.
Rédigé à 17:18 dans *Expositions, Amérique | Lien permanent | Commentaires (0)
Une prochaine exposition à l'abbaye de Daoulas réunira des œuvres inuit et aborigènes, confrontant des communautés aux antipodes, questionnant ainsi des cultures de peuples autochtones.
Le communiqué de presse est très bien documenté et illustré, et fournit toutes les explications sur cette exposition qui se tiendra du 11 mai au 29 novembre 2010.
J'ai pensé que c'était aussi l'occasion de rappeler l'existence de ICRA International.
Photos: L’esprit du caribou, Manasie Akpaliapik, Mittimatalik, Bois de caribou, 2001
et Le rêve du paramèle Ewooda, Dave Ross Pwerle, Utopia, Acrylique sur toile, Coll. Musée des Confluences, Lyon
Rédigé à 07:19 dans *Expositions, Amérique, Australie | Lien permanent | Commentaires (3)
L'être à crocs et sa victime... peut-être une des céramiques des plus touchantes (et pourtant terrible) visibles actuellement au musée du Quai Branly dans le cadre de l'exposition Sexe, mort et sacrifice dans la religion mochica, mais aussi des moins dures et des moins crues.
Ces vases retrouvés en contexte funéraire, ouvraient, semble-t-il, par leur iconographie, un passage vers le monde des morts.
Nullement spécialiste des cultures précolombiennes, je vous invite à lire le communiqué de presse qui tente d'expliquer les liens entre les actes sacrificiels, sexuels et la mort au sein d'une idéologie politique et religieuse Mochica.
Photos de l'auteur au musée du Quai Branly.
Rédigé à 17:39 dans *Expositions, Amérique | Lien permanent | Commentaires (0)
C'est encore lors de la visite du Musée National d'Histoire Naturelle de Santiago du Chili que je fus surprise par la vue de ce mannequin.
La notice indiquait la représentation d'un Selk'nam lors d'un rite d'initiation.
Ce peuple vivait en Terre de Feu et fut décimé dans le courant du XXème siècle.
Il semble (d'après les précisions du musée), que sous la direction d'un chamane, se déroulaient différents rites de passage. La cérémonie la plus importante était l'hain, correspondant à un rite d'initiation lorsque les jeunes garçons et filles passaient de l'adolescence à la puberté.
Les futurs initiés étaient appelés « kloketen » et devaient se peindre le corps et le visage de lignes blanches. Ils partaient alors en « expéditions » pour quelques jours, pendant lesquels, leur courage et leur résistance physique étaient mis à l'épreuve.
On leur apprenait à se servir d'un arc, à chasser, à se protéger des tornades de neige... et à connaître l'histoire des ancêtres.
Plus énigmatique, la représentation de l'esprit Keternen près d'un chamane, qui devait probablement intervenir lors de ces cérémonies Hain et permettre aux jeunes de renaître après l'initiation.
Photo 1 : de l'auteur (au MNHN Santiago)
Photos 2 et 3 : Tirées des cartes postales du musée.
Rédigé à 14:31 dans *Peuples du monde, Amérique | Lien permanent | Commentaires (6)
Ce sont les grandes têtes de serpent insérées le long du temple de Quetzalcoatl qui nous accueillent, face à une immense maquette de Teotihuacan tentant de nous faire prendre conscience de l'ampleur d'une cité extraordinairement prospère pendant près des 6 premiers siècles de notre ère. Véritable pôle économique qui exerça son influence sur une grande partie du territoire mésoaméricain, Teotihuacan constituait aussi une puissance guerrière redoutable.
J'ai été particulièrement sensible à ces pièces telle cette petite figurine réalisée avec des dizaines de tesselles de serpentine. Offrande retrouvée dans l'un des dépôts de fondation de la pyramide de la Lune, elle était enterrée là, parmi hommes et animaux sacrifiés lors de l'agrandissement de la pyramide.
L'architecture de Teotihuacan (temples, palais, pyramides...) nous frappe par ses formes rigides et son apparente austérité alors que les fresques qui nous sont parvenues débordent de couleurs, de richesses dans le dessin.
Comment ne pas s'extasier devant le Pato Loco, cette poule folle, décorée d'incrustations de coquillages, avec ses yeux de jade, comme étonnée de trouver sa place au coeur de la cité des dieux !
La grande exposition de la rentrée du musée du Quai Branly débute et ce jusqu'au 24 janvier 2010.
Photo 1 : de l'auteur.
Photos 2 et 3 : Consejo Nacional para la Cultura y las Artes, Instituto Nacional de Antropologia e Historia, Mexico, photo Martirene Alcantara.
Photo 4 : Instituto Nacional de Antropologia e Historia, Mexico, photo G. Dagli Orti.
Photo 5 : Instituto Nacional de Antropologia e Historia, Mexico, tirée du diaporama du monde.fr
Rédigé à 17:31 dans *Expositions, Amérique | Lien permanent | Commentaires (2)
Sur la côte Nord du Panama, une longue bande de terre de 200 kms sur 15 kms de large, constitue le territoire autonome Kuna Yala.
Connus des touristes pour son vaste archipel coralien, les San Blas forment la toile de fond d´un décor paradisiaque.
Le premier contact avec les Occidentaux date du début du XVIeme siecle, mais la difficulté d'accès à la region et le refus (jusqu'à présent) des Kuna face à l'implantation d'infrastructures hôtelières nous font decouvrir un peuple où les traditions ancestrales et le mode de vie rudimentaire sont encore bien vivants.
De nombreux sahila (les chefs) ont décidé de rester intransigeants face à l'incursion de toute modernité ; la communauté Kuna vit actuellement les tiraillements face aux tentations apportées par le tourisme.
Les femmes perpétuent la tradition de fabrication des molas.
À l'origine, les femmes Kuna arboraient de nombreuses peintures corporelles. Celles-ci furent « remplacées » (peut-être par l'influence de Protestants qui arrivèrent dans l'archipel au début du XVIIIème siècle) par le port de blouses.
Ces dernières étaient travaillées selon la méthode « appliqué inversé ».
Il s'agit de superposer plusieurs couches de tissus de différentes couleurs et de découper les motifs. Les découpes sont alors délicatement ourlées.
Elles sont devenues des pièces de tissu autonomes, plus aisément vendables à l'unité afin de réaliser un coussin, ou constituer un tableau aux motifs narratifs ou géométriques.
Prado (ci-dessus) qui m'a vendu des molas m'a expliqué que pour l'un, il avait rêvé de la blouse de sa grand mère ; pour un autre, il avait voulu reproduire un bateau de passage. Mais ce sont la faune et la flore, les formes géométriques qui constituent l'essentiel des sources d'inspiration .
Rien n'est codifié, les motifs n'appartiennent pas à des familles comme cela existe dans les arts d'Océanie ; chacun est libre de créer selon son libre-arbitre.
Travail réservé aux femmes, il semble que lorsque la famille n'a pas de petite fille, un jeune garcon soit éduqué comme une fille et débute le long apprentissage de la couture des molas.
Ce fut le cas pour Prado.
Bibliographie : Mar Lyn Salvador (Ed.), 1995, The Art of being Kuna. Layers of Meaning among the Kuna of Panama. UCLA Fowler Museum of Cultural History, Los Angeles.
Kapp Kit S., Mola art from the San Blas Islands, 1972,Ohio, North Bend.
Michel Lecumberry, 2006, San Blas. Molas et traditions kunas.Panama, Txango
Photos et vidéo de l'auteur.
Rédigé à 08:46 dans *Peuples du monde, Amérique | Lien permanent | Commentaires (1)
Tel est le titre de l'exposition qui se tient au Musée-château de Boulogne-sur-mer jusqu'au 7 décembre 2009.
Ce mot signifie « comme un visage » en alutiiq et désigne les masques considérés comme objets des chamanes.
Déjà évoquée dans un précédent billet, la collection de masques Kodiak est exposée dans son intégralité après avoir voyagé à Kodiak (mai-septembre 2008) et Anchorage (octobre 2008 à janvier 2009).
Photo : Château-Musée de Boulogne-sur-Mer.
Rédigé à 19:11 dans *Expositions, Amérique | Lien permanent | Commentaires (0)
Les tableaux de Jean-Michel Basquiat ne laissent jamais indifférent.
Parmi toutes les approches possibles et sa propre sensibilité, l'amateur d'art « premier » peut être attentif aux visages que Basquiat a peints, trouvant en eux des ressemblances avec des masques. Au-delà de ce simple formalisme, l'on ne peut qu'être frappé par l'intérêt du peintre pour l'identité noire qui parcourt toute son oeuvre, ses « coups de gueule » contre l'esclavage, le colonialisme.
Dans ses « portraits » de crânes humains, à la frontière des vivants et des morts, Jean Dubuffet l'avait précédé, à sa manière. Quels regards !
La redécouverte de ces oeuvres picturales me suggérait ce que je venais de voir il y a peu de temps : La collection Gastaut au MAAOA de Marseille.
Henri Gastaut était un spécialiste du cerveau et il avait collecté toute une série de crânes sculptés, surmodelés, momifiés, réduits.
Sujet, bien sensible s'il en est, pour les musées où l'on ne devrait plus présenter, de nos jours, les restes humains, excepté si les peuples concernés ont donné leur accord.
À Marseille, « seuls sont exposés au MAAOA ceux dont les utilisateurs coutumiers n'ont pas interdit officiellement, via l'ONU, l'exposition au public » (A. Nicolas, conservateur en chef du Patrimoine). Ainsi en est-il de cette tête Mundurucu ou parinaa.
La notice de salle précise que « les Mundurucu pratiquaient la chasse aux têtes et donnaient lieu à des rituels s'étendant sur 3 saisons des pluies.Les têtes recevaient un traitement complexe : elles étaient bouillies, séchées, enduites d'huile, décorées de plumes, de cire et de dents de pécari. L'aspect sous lequel nous voyons cette tête trophée est celui qu'elle revêtait au cours des rituels pratiqués lors de la première saison des pluies. Pendant cette période, le vainqueur la portait toujours avec lui.»
Photo 1 : Jean-Michel Basquiat, Untitled (Head), 1981, Los Angeles, © The Eli and Edythe L. Broad Collection.
Photo 2 : Jean Dubuffet, Dhôtel nuancé d’abricot, 1947, © MNAM.
Photo 3 : MAAOA, © Hugo Maertens,Bruges.
Rédigé à 21:34 dans *Peinture, Poésie, Amérique | Lien permanent | Commentaires (0)
Dans le précédent billet, j'évoquais l'ethnologue et linguiste qu'était Alphonse Pinart à la fin du XIXème siècle. Originaire de Boulogne-sur-Mer, il fit don de bon nombre des objets qu'il avait collectés à sa ville natale.
C'est l'une des raisons pour lesquelles le musée de Boulogne-sur-Mer renferme bien des trésors en provenance d'Océanie mais aussi d'Alaska.
Un peu oublié, le nom d'Alphonse Pinart revint sur le devant de la scène à l'occasion de l'exposition en 2003 intitulée Kodiak, Alaska : les masques de la collection Alphonse Pinart, et présentée au Musée National des Arts d'Afrique et d'Océanie (MAAO) en tant que « première exposition » du futur « Quai Branly ».
En 1867, l'Alaska devint territoire américain.
Alphonse Pinart fut l'un des premiers ethnographes occidentaux à parcourir la partie orientale de l'archipel des Aléoutiennes (Les îles furent cartographiées de façon précise dès 1778, lors du troisième voyage de Cook) et l'archipel Kodiak, au sud de l'Alaska.
En 1871-72, lors de son « terrain », Alphonse Pinart n'eut pas de mal à acquérir des masques car ces derniers devenaient déjà des objets inanimés que l'on ne fabriquaient plus.
Il semble que les exemplaires encore sur place étaient rares puisque les anciens Alutiiq avaient coutume de les brûler à la fin de leurs rituels.
La collection d’Alphonse Pinart, avec plus de quatre-vingts masques, présente donc un intérêt considérable, recelant les deux tiers des pièces Kodiak existant au monde.
Voir 65 masques Kodiak de la collection Alphonse Pinart.
Photo 1 : © Château-Musée - ville de Boulogne-sur-Mer, Masque de l'homme Lune. XIXème siècle. Îles Kodiak - Alaska.
Photos 2 et 3 : © Château-Musée - ville de Boulogne-sur-Mer, Masque Nalumalik (celui qui ne sait pas) et Masque aux 4 excroissances, photos : Philippe Chancel.
Rédigé à 15:35 dans *Ethnologues, Anthropologues..., *Expositions, Amérique | Lien permanent | Commentaires (1)
Rédigé à 08:55 dans *Expositions, Amérique | Lien permanent | Commentaires (4)
Rédigé à 21:29 dans *Expositions, *Peinture, Poésie, Amérique | Lien permanent | Commentaires (1)
Rédigé à 18:55 dans *Expositions, Amérique | Lien permanent | Commentaires (2)