Photo "Grand homme" Kauleng © C. Goodale Jane "Imlohe et les mystères de la Passismanua, Southwest New Britain"
Expedition Magazine 8.3 (1966)
Photo "Grand homme" Kauleng © C. Goodale Jane "Imlohe et les mystères de la Passismanua, Southwest New Britain"
Expedition Magazine 8.3 (1966)
Rédigé à 09:09 dans Archipel Bismarck, Mélanésie, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé à 09:40 dans Archipel Bismarck, Mélanésie, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Photo : in Chris Gosden & Chantal Knowles, 2001, Collecting colonialism. Material Culture and Colonial Change, Berg.
Rédigé à 11:57 dans *Ethnologues, Anthropologues..., Archipel Bismarck, Mélanésie, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé à 16:29 dans Archipel Bismarck, Mélanésie, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Jean-Philippe Beaulieu a réalisé un important travail concernant l'identification des Uli dans les collections publiques et privées, et comme je le disais dans ma dernière note, nous attendons vivement son ouvrage sur le sujet.
J'ai déjà évoqué un Uli de la Deutsche Marine Expedition alors exposé à la BRAFA 2014 par la Galerie Serge Schoffel. Ici je souhaite simplement apporter un complément à la planche des 4 Uli collectés par Walden puisqu'il existe des informations concernant ces figures.
Rédigé à 10:25 dans *Nouvelle-Guinée allemande, Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé à 09:39 dans *Nouvelle-Guinée allemande, Archipel Bismarck | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé à 08:08 dans Archipel Bismarck, Mélanésie, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (2)
Rédigé à 09:19 dans Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé à 09:33 dans Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé à 18:11 dans Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé à 07:48 dans Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé à 08:56 dans Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Une présentation de dernière minute pour Détours des Mondes.
Notre conférencière ne pouvant être présente aujourd'hui (et nous le regrettons sincèrement (et elle aussi) ; ce sera partie remise...), je propose à nos auditeurs une conférence sur les masques des sociétés Tolaï, Baining et Sulka reprenant des éléments présentés il y a dix ans déjà !
Rédigé à 11:18 dans **ASSOCIATION DETOURS DES MONDES, Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé à 18:25 dans *Nouvelle-Guinée allemande, Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Otto Finsch, on l'a vu, a collecté pour la New Guinea Company, et de nombreux objets ont été envoyés au musée d'ethnologie de Berlin ouvert en 1886 et dont le premier directeur fut Adolf Bastian.
Mais la New Guinea Company n'était pas la seule entreprise commerciale ayant compté pour la collecte précoce d'artefacts en Mélanésie. Avant elle, la compagnie créée par Johann Caesar Godeffroy fait office de modèle dans ce domaine. Ce dernier avait en effet créé en 1861 un véritable musée basé à Hambourg et avait confié sa collection aux bons soins d'un autodidacte, un certain Johan Dietrich Eduard Schmeltz qui n'eut de cesse de publier des catalogues, des annuaires ; documentant le mieux possible les artefacts et les conditions de collecte.
Pour comprendre le caractère exceptionnel de ce musée, il faut savoir que l'entreprise était dans les années 50 l'une des firmes les plus prospères de Hambourg. Après ses débuts en Amériques, la compagnie s'ouvrait vers l'Est, vers les Indes... La grande crise financière de 1857 l'ayant un peu ébranlée, elle se tourna vers le Pacifique. Après un premier comptoir établi dans les Samoa en 1857, puis sous l'impulsion d'un nouveau directeur des affaires du Pacifique, Theodore Weber, arrivé en 1863 qui développa le commerce du coprah, l'empire Godeffroy s'étendit des Samoa au Philippines en passant par la Micronésie et la Nouvelle Guinée.
À la tête d'une immense fortune, Godeffroy, passionné d'histoire naturelle, pouvait donc embaucher pléthore de scientifiques pour travailler à la collecte et à la documentation de nombreux spécimens, et c'est ce qui arriva : des personnes aussi diverses que Eduard Heinrich Graeffe, un zoologiste suisse ; Amalie Dietrich, une naturaliste allemande qui se passionnera pour l'Australie (cf. photos ci-dessus) ; Andrew Garret, un naturaliste et illustrateur américain grand amateur de la faune aquatique ; et enfin Johann Stanislaus Kubary, un exilé politique polonais qui devint naturaliste et ethnographe et réussit à monter une collection qui sera vite réputée...
Le musée de Godeffroy visait un double objectif, scientifique d'une part (et ce fut un succès car aucun musée de l'époque ne pouvait rivaliser avec lui vu la qualité de la formation de ses collecteurs et leur nombre), et commercial d'autre part car il revendait ses doublons...
Entre 1864 et 1881, Schmeltz dressa pas moins de 8 catalogues de doublons à vendre et on retrouve ces objets de nos jours dans des musées allemands.
De plus, en 1881, la "bible" du museum parut toujours grâce aux efforts de Schmeltz sous la forme de 700 pages illustrées et documentées : Die Ethnographisch-Anthropologische Abtheilung des Museum Godeffroy in Hamburg: ein Beitrag zur Kunde der Südsee-Völker.
Malgré cela et avec des revers de fortune, la vente du musée tout entier s'amorça dès les années 80 et connut de nombreuses péripéties dues aux multiples tractations des acheteurs entre eux, notamment des musées allemands et étrangers (Berlin, Leipzig, Leiden, Londres et Hambourg), provoquant de fortes polémiques si la collection venait à quitter l'Allemagne.
Alors que la collection devait être cédée pour un million de marks, avec toutes les péripéties qui s'attachèrent à sa vente, elle fut pour l'essentiel vendue à Leipzig pour une somme de 95000 marks !!! Après la mort de Johann Caesar Godeffroy en février 1885 et parce que ce dernier aurait stipulé le souhait de voir sa collection rester en Allemagne et plus spécialement à Leipzig, ses héritiers ont probablement décidé de la brader au musée de cette ville ; telle est l'hypothèse de Glenn Penny (cf. sources) pour expliquer cette vente à "bon marché".
C'est Hambourg qui fut la grande perdante de l'affaire et jetée à la vindicte populaire pour avoir négligé l'importance du museum et ne pas avoir gardé en ses murs un beau trésor. Aussi en 1904, lorsque Georg Thilenius devint le directeur du musée d'ethnologie et projeta l'idée d'une expédition dans les Mers du Sud, les fonds furent probablement plus aisés à réunir en souvenir de cette ancienne blessure "d'être passé à côté"...
À noter que des collections zoologiques ont tout de même été achetées en 1886 par Hambourg et quelques objets se retrouvent à Leiden car Schmeltz est devenu conservateur du Musée ethnographique en 1882, puis son directeur.
Une troisième compagnie commerciale allemande comptera pour la collecte d'objets et de spécimens d'histoire naturelle. Il s'agira de la Hernscheim Company, fondée en 1875 par les frères Franz et Eduard Hernsheim et dont les principaux comptoirs s'installeront à Yap (Carolines), Jaluit (Marshall) et Matupi (Péninsule de la gazelle, île en face de Rabaul). En 1893, Maximilian Thiel, le neveu d'Eduard Hernsheim, prend la direction de la branche concernant ce qui s'appelle maintenant l'archipel Bismarck... à suivre...
Sources :
Voir les sources de l'article sur Otto Finsch
Télécharger Die Ethnographisch-Anthropologische Abtheilung des Museum Godeffroy in Hamburg: ein Beitrag zur Kunde der Südsee-Völker
H. Glenn Penny, 2000, "Science and the Marketplace: The Creation and Contentious Sale of the Museum Godeffroy" in Pacific Arts n°21/22
Ray Sumner, 1986, Photographs of Aborigines of North-East Australia : a collection of early Queensland Aboriginal Photographs made by Amalie Dietrich for the museum Godeffroy in Aboriginal History Vol. 10, No. 1/2.
Photos 1 et 3 : Planches de dessins in Die Ethnographisch-Anthropologische Abtheilung des Museum Godeffroy in Hamburg: ein Beitrag zur Kunde der Südsee-Völker.
Photo 2 : © Amalie Dietrich
Rédigé à 12:04 dans *Nouvelle-Guinée allemande, Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé à 07:11 dans *Ethnologues, Anthropologues..., *Ouvrages, Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé à 08:14 dans *Expositions, Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé à 10:10 dans *Galeries - Marché de l'art, Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé à 21:09 dans Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Photos de l'auteur, Berlin Etnologisches museum, 2010.
Rédigé à 19:06 dans **ASSOCIATION DETOURS DES MONDES, Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (3)
Chez les Tolai, Lor fait référence à deux types de réalisations : les masques en bois et les crânes surmodelés. Ce premier masque, recouvert d'un engobe blanc, apparaît lors de danses, liées à des cérémonies funéraires.
Deux masques différents au sourire à la fois énigmatique et agressif, aux grands yeux en amande. Sur les masques Lor, la mort sourit et montre ses dents.
Les plumes, la polychromie et les décorations ont disparu du second masque ; il n'en demeure pas moins que l'existence de son double nez reste inexplicable.
Les crânes surmodelés sont beaucoup plus durs dans leur expression et ne peuvent être montrés dans ce contexte de blog.
Photos : © Linden-Museum, Stuttgart.
Rédigé à 09:04 dans Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Tout aussi énigmatiques que la grande figure Iniet décrite dans le précédent billet, ces sculptures de pierre de la société Iniet, sont moins spectaculaires, mais entourées de grand secret.
Pokopoko désigne ces pierres ingiat, très brutes pour la plupart ; mais aussi des bâtons de danse aux formes étonnantes et magnifiquement ornés de plumes.
Les pierres pouvaient ressembler à des figures humaines ou animales. Elles étaient propriété de l'initié, portaient un nom et étaient reliées à un esprit de la forêt.
Quant aux palettes de danse, elles étaient portées par paires, l'une dans chaque main à la hauteur des épaules. Associées à des pouvoirs magiques, elles étaient manipulées de manière à ce que la danse cérémonielle kulau fût la plus belle possible.
Alors, les danseurs pouvaient recevoir des dons, acquérir un certain pouvoir.
Les palettes étaient vivantes, des esprits les habitaient lorsqu'elles tournoyaient.
Ces dernières rappellent par leur forme générale, par leurs contours ondulés, par la présence des plumes en partie supérieure et à différents niveaux de la structure, la curieuse sculpture marawot. Comme si une simple ligne venait remplacer le personnage.
Il n'en est pas de même d'autres exemplaires figuratifs et surchargés de décors. Extraordinaire petit personnage qui peut prendre, par ailleurs, des formes incroyablement modernes, à la polychromie étonnante, dans les tons éclatants des rouges, des bleus et des jaunes.
cf. "The role of pokopoko in Tolai Dance and Ceremony", Julie Yo'Liman-Turalir, in Form, Colour and Inspiration : Oceanic Art from New Britain, 2001, Stuttgart : Arnoldsche.
Photo 1 : Musée du Quai Branly.
Photo 2, 3 et 4 : Linden-Museum, Stuttgart.
Rédigé à 16:46 dans Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
L'une des oeuvres probablement les plus énigmatiques du Musée du Quai Branly, impressionnante par son envergure d'environ quatre mètres de hauteur.
L'on sait qu'il s'agit d'une figure marawot de la société Iniet des Tolaï, réalisée avec du bois, des plumes, des fibres, de l'os, des pigments naturels.
Les Tolai se sont installés très tôt dans la baie du Nord-est de l'île de Nouvelle-Bretagne, sur les terres fertiles mais dangereuses du volcan surplombant Rabaul.
Les petits villages Tolaï étaient dirigés par des chefs de clans, en compétition les uns par rapport aux autres.
Deux sociétés secrètes, Dukduk et Iniet, étaient importantes.
La première, société justicière, dangereuse, a disparu.
La seconde, jugée aussi comme dangereuse par les autorités allemandes au début du siècle fut durement poursuivie et a aussi disparu de nos jours.
Décrite comme une société cannibale, de rapine et de vol ; il s'agissait probablement d'une société de connaissances magiques, où la guérison des maladies mais aussi le meurtre étaient « enseignés ».
En fait, cette société devait pratiquer un contrôle social, attentive à respecter les esprits des ancêtres (la figure est peut-être une représentation d'ancêtre) et gardienne de l'ordre. Avec les excès que l'on peut imaginer.
(cf. Ingrid Heermann in Form, Colour and Inspiration : Oceanic Art from New Britain, 2001, Stuttgart : Arnoldsche).
Les initiations Iniet étaient réglées par un système de prises de grades.
Les initiés recevaient des insignes, des pierres ; elles aussi assez énigmatiques.
Une seconde figure marawot se trouve au Linden-Museum à Stuttgart.
Photo 1 : de l'auteur au Musée du Quai Branly.
Photo 2 : Musée du Quai Branly.
Rédigé à 08:52 dans Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
J'évoquais, chez les Arawe, des motifs de boucliers dont l'intérieur représentaient des formes singulières, semblables à celles qui couvrent des étoffes d'écorce.
Chez les Nakanai, des motifs de boucliers sont également semblables à ceux des proues de pirogues, des masques et des libers d'écorce.
Ces étoffes d'écorce (non pas battue, semble-t-il, mais mâchée) étaient utilisées pour des cérémonies funéraires comme linceuls ou capes.
Ces dessins, appelés tataro, avec leurs yeux au centre, ne manquent pas de nous rappeler les visages déformés de peintures occidentales modernes.
Peut-être sont-ils liés aux esprits ?
Cependant, Ann Chowning qui a fait réaliser des tataro dans les années 60 par des Nakanai, en demandant à l'artiste ce que cela représentait, n'a jamais obtenu pour réponse : « il s'agit d'un visage », « d'un ancêtre »...
Les réponses qu'elles récoltaient étaient que tel ou tel tataro avait été inspiré par une forme d'insecte, d'oiseau, de poisson ou de coquillage. Des animaux qui présentent des transformations. Celui qui dessinait semblait capter une forme de l'animal ou de la plante qui ne lui était pas nécessairement familière.
Difficile tout de même de se dégager de l'impression de visage !
En fait, c'est parce que nous sommes fascinés par les « yeux » au centre ; notre attention ainsi captée nous oblige à construire mentalement un visage.
Les Nakanai, eux, s'intéressent aux motifs autour de cette structure :
la forme devient « aile de raie », « queue de scorpion », « feuille pour envelopper la nourriture »...
Bibliographie : Les tapa funéraires des Nakanai de Nouvelle-Bretagne, 1992, catalogue d'exposition, Galerie Meyer, Paris.
Chowning, Ann, 1983, « Inspiration and convention in Lakalai paintings » in Art and Artists of Oceania. Palmerston North : Dunmore Press Ltd and Mill Valley : Etnographic Arts Publications.
Photo 1 : © Olaf Wüpperfürth in Meyer, A. J. P. 1995. Art Océanien. Köln, Ed. Konemann.
Photo 2 : Musée du Quai Branly.
Photos 3 et 4 : Tataro in Chowning, Ann, 1983.
Rédigé à 19:00 dans *Anthropologie de l'art, Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
À la suite du billet sur les boucliers du Pacifique et plus particulièrement ceux de Nouvelle-Bretagne, la vision du détail s'avère intéressante.
Elle permet probablement de mieux appréhender l'effet de captivation ou peut-être même celui d' « armes psychologiques » que les motifs opèrent.
On a proposé que les spirales des boucliers Arawe correspondissent à l'image de spirales de coquillages puisque ces derniers sont protecteurs de la chair qu'ils renferment.
Le rapprochement symbolique est tentant.
Pour Alfred Gell, les motifs des boucliers (Il s'est intéressé plus particulièrement aux boucliers asmat et trobriandais) ne représenteraient pas quelque chose de particulier mais fonctionneraient afin de produire un effet cinétique.
L'ennemi serait alors comme « immobilisé ».
Rien n'est moins sûr.
Les motifs sur les boucliers se retrouvent sur des masques, des proues de pirogues ; ils sont liés à un contexte social, à un contexte d'échanges.
Le revers des boucliers Arawe est généralement couvert de très beaux motifs que nous retrouvons sur les écorces peintes. Le contexte de la guerre ne peut donc être la seule source d'explication et d'inspiration des motifs.
Dans le précédent billet, il s'agissait de boucliers Sulka et Mengen ; ici, de boucliers
Nakanaï et Arawe.
Photos 1 et 2 : resp. Détail de bouclier Nakanaï et Arawe de Nouvelle-Bretagne in Linden-Museum Stuttgart in Heermann Ingrid (ed.), 2001, Form Colour Inspiration, Oceanic Art from New Britain, Stuttgart : Arnoldsche, © Anatol Dreyer.
Carte de Nouvelle-Bretagne in Benitez & Barbier, 1998, Boucliers d'Afrique, d'Asie du Sud-Est et d'Océanie, Ed. Adam Biro.
Rédigé à 12:14 dans *Anthropologie de l'art, Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (1)
L'agencement des motifs sur les boucliers océaniens n'est jamais laissé au hasard.
Trop d'enjeux entrent en considération par rapport au clan, aux ancêtres et à la force vitale qu'ils peuvent transmettre.
Chez les Asmat, A. Boeren, en étudiant les styles et motifs de 372 boucliers Asmat, a montré qu’il existait des règles d’associations et transformations de motifs (rotation, inversion des couleurs, transposition) qui permettaient, entre autres, de passer de motifs abstraits à des motifs figuratifs :
Chez les Mengen de Nouvelle-Bretagne, ce sont des sortes de curieux visages qui semblent nous regarder, là encore en miroir... mais s'agit-il de visages ?
Les interprétations ne manquent pas. Certains proposent d'y voir des symboliques sexuelles ; d'autres, des motifs inspirés du monde animal, stylisés, reconstituant des figures d'ancêtres.
Doit-on lire ces motifs avec l'idée qu'ils constituent une protection, que leur fonction consiste à effrayer les ennemis, qu'ils divulguent l'identité de l'individu qui le tient ; l'idée qu'ils soient des objets d'une troublante fascination ?
On en sait probablement moins que ce qu'on veut bien y projeter.
Chez les Sulka, leurs voisins, les motifs ne sont pas en miroir, les « visages » semblent se superposer :
Peut-être pourrons-nous y trouver des éléments de réponses, tout au moins de comparaison avec d'autres boucliers tout aussi fascinants ?
Photos 1 et 2 : Boucliers Mengen et Sulka, collection Barbier-Mueller in Benitez & Barbier, 1998, Boucliers d'Afrique, d'Asie du Sud-Est et d'Océanie, Ed. Adam Biro, © Pierre-Alain Ferrazzini.
Dessin in Boeren, A., 1995, A matter of principles : rules of combination and transformation in Asmat ornamentation in Pacific material culture (essays in honour of Dr. Simon Kooijman on the occasion of his 80th birthday), Edited by Dirk A.M. Smidt, Pieter Ter Keurs and Albert Trouwborst, Leiden : Rijksmuseum voor Volkenkunde, p.273.
Photos 3, 4 et 5, 6 : Resp. boucliers Mengen, boucliers Sulka, Linden-Museum Stuttgart in Heermann Ingrid (ed.), 2001, Form Colour Inspiration, Oceanic Art from New Britain, Stuttgart : Arnoldsche, © Anatol Dreyer
Rédigé à 19:48 dans *Expositions, Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (1)
Les sculptures malagan qui apparaissent lors des cérémonies des secondes funérailles au Nord de la Nouvelle - Irlande sont des accumulations, des images données à voir comme substitut du défunt.
La photographie ci-dessus ne constitue qu'un détail d'un extraordinaire enchevêtrement de figures anthropomorphes de près de 4m de hauteur. On y distingue une tête d'oiseau au sommet.
Chaque clan est propriétaire de motifs qui constituent la sculpture.
Pour être « efficace », la structure doit néanmoins obéir à certaines règles afin de restituer l'histoire du groupe.
L'ordonnancement des motifs est ce qui importe.
Ces images sont liées aux histoires ancestrales et aux territoires.
Avec ces signes, on reçoit accès à des terres. Elaborée une seule fois avant d'être détruite, la « fabrique d'images » fonctionne pour être mémorisée et pour distribuer.
La cérémonie malagan scelle donc le passage à la génération suivante et notamment le passage des terres.
Les images sont intimement liées aux échanges, aux paiements en cochons qui vont permettre le transfert des droits sur le malagan.
L'image est donc ici plus qu'une simple oeuvre esthétique : elle est chargée d'émotions face à la présence des ancêtres, mais surtout, elle est « investie » de relations sociales fortes puisque tout se joue lors de cette « représentation de la mémoire » pour la revendication des droits et des pouvoirs.
Photos in Nouvelle-Irlande, Arts du Pacifique Sud, 2007, dir. M. Gunn& P. Peltier, Ed. 5 Continents, Musée du Quai Branly.
Photo 1 : Australian Museum, Sydney.
Photo 2 : Ethnologisches Museum, Berlin.
Rédigé à 16:17 dans *Anthropologie de l'art, Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé à 21:34 dans *Anthropologie de l'art, Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (7)
Rédigé à 21:37 dans *Expositions, Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (1)
Rédigé à 17:15 dans *Anthropologie de l'art, Archipel Bismarck, OCEANIE | Lien permanent | Commentaires (5)