Wilfredo Lam

66lamBrève rencontre dans ce billet, grâce à Christine, avec Wilfredo Lam.
Croisement fortuit avec les antilopes du soleil dont je parlais hier...
Cela n'aurait-il pas pu être le titre d'un de ses tableaux?
C'est dans ces moments là, à mon sens, que les détours des mondes opèrent.
Casting_of_the_spell_1947




Au coeur des ténèbres.
Dans la nuit épaisse des forêts, au creux de l'humidité
de la jungle.
Déesse de la terre.
Esprit de la Nature à l'état sauvage.
Cri du monde.
100lam



Ce peintre cubain nous offre au regard des êtres hybrides.
Des femmes surtout.
Femmes-licornes,
femmes-cheval...
Douceur de
l'Alma Mater?
Métamorphoses monstrueuses d'éléments qui nous échappent?Zambezia_zambezia_50






Est-il encore utile de préciser que Wilfredo Lam a croisé dans sa vie Picasso, Matisse, Tristan Tzara, Breton, Leiris...Puis au Mexique, Frida Kahlo et Diego Rivera ?



Les photos 1 et 3 sont issues du site consacré au peintre.
La photo 2 représente The casting of the spell - 1947, au Santa Barbara Museum
La photo 4 représente Zambezia, Zambezia - 1950, au Guggenheim Museum

Souffles - Birago Diop

Écoute plus souvent
Les Choses que les Etres
La Voix du Feu s’entend,
Entends la Voix de l’Eau.
Écoute dans le Vent
Le Buisson en sanglots :
C’est le Souffle des Ancêtres.

Tellem_dapper
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis :
Ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire
Et dans l’Ombre qui s’épaissit.
Les Morts ne sont pas sous la Terre :
Ils sont dans l’Arbre qui frémit,
Ils sont dans le Bois qui gémit,
Ils sont dans l’Eau qui coule,
Ils sont dans l’Eau qui dort,
Ils sont dans la Case, ils sont dans la Foule :
Les Morts ne sont pas morts.

Birago Diop - 1947

Prière aux Masques

Masques_poeme
Masques ! Ô Masques !
Masque noir masque rouge, vous masques blanc-et-noir
Masques aux quatre points d’où souffle l’Esprit
Je vous salue dans le silence !
Et pas toi le dernier, Ancêtre à tête de lion.
Vous gardez ce lieu forclos à tout rire de femme, à tout sourire qui se fane
Vous distillez cet air d’éternité où je respire l’air de mes Pères.
Masques aux visages sans masque, dépouillés de toute fossette comme de toute ride
Qui avez composé ce portrait, ce visage mien penché sur l’autel de papier blanc
À votre image, écoutez-moi !
...
Leopold Sédar Senghor