
et d'autres cadeaux sur Détours d'Océanie
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Ce petit texte est né d’un manque.
Non pas d’un vide psychanalytique, d’une angoisse métaphysique, ni d’un néant philosophique ; mais de l’existence d’une page blanche depuis un bon mois sur ce blog. Première fois délaissé depuis sa naissance, il y a plus de 15 ans ! Non pas un manque d’inspiration. Comment cela pourrait-il l’être avec un tel sujet ? Mais plutôt besoin d'une pause, d'une parenthèse !
Un grand espace blanc ! Mais, s’il le fallait, rappelons que la couleur blanche existe dans les arts traditionnels, qu'elle est souvent associée à la mort et au deuil, à l’image du masque des veuves.
C’est une couleur de passage s’il en est : elle marque le visage de l’adolescent qui va être initié selon le schéma classique de la mort et de la renaissance.
S’il nous semble difficile de dissocier le blanc comme perception du sentiment du vide, c’est peut-être parce que selon la fameuse formule d’Aristote « la Nature a horreur du vide » et que nous voyons dans une surface lisse et immaculée, le miroir de nous-mêmes et du monde, le vertige de notre liberté.
Certes, la pensée du vide anime les spiritualités de l’Extrême-Orient, mais elle nous est moins familière en Occident. Quant à l’expérience d’un trop-plein inanimé, elle ne nous est pas non plus coutumière… Ainsi, lorsque dans certaines régions d’Afrique de l’Ouest surgissent des objets saturés de matière qui sont des « dieux », ces surplus de puissance nous interrogent profondément, car ils nous portent à croire que le surnaturel se place du côté de l’inerte. C’est le même sentiment de malaise qui est à l’œuvre lorsqu’Antoine Roquentin a la « révélation » de ce qu’est l’existence : « la pâte même des choses […] Ou plutôt la racine, les grilles du jardin, le banc, le gazon rare de la pelouse, tout ça s’était évanoui : la diversité des choses, leur individualité n’était qu’une apparence, un vernis. Ce vernis avait fondu, il restait des masses monstrueuses et molles, en désordre — nues, d’une effrayante et obscène nudité […]. »
Vide ou plein, matière ou esprit ? À la recherche probable de souffles vitaux.
Mais ne dit-on pas aussi que le blanc est la couleur de l’aube, et par suite la promesse de l’aurore et du jour qui se lève…
Photos de l'auteure, 2018.
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Photo de l'auteure au festival du Mont Hagen, août 2018.
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Il est des murs célèbres. "La maison que j'habite, ma vie, ce que j'écris"... ces lignes d'André Breton caractérisent parfaitement ce qui se découvre à nos yeux ici, et bien sûr l'analogie devient immédiate avec "son mur" sanctuarisé au Centre G. Pompidou. Plus proche de nous, le Mur d'Antoine de Galbert, cet accrochage commandé par un programme informatique en fonction de la dimension des oeuvres, nous interpelle : l'aléatoire est à l'oeuvre dans toute sa splendeur pour des rencontres fortuites assurées !
En histoire, j'ai toujours eu de la nostalgie pour le Mur d'Hadrien mais moins pour celui d'Antonin, peut-être parce que le premier faisait mention du fameux empereur que Marguerite Yourcenar a immortalisé comme celui qui se "sentait responsable de la beauté du monde" et cela me plaisait bien... mais tout cela était bien loin de toute considération philosophique sur le mur et la séparation, le conflit, et surtout celle, vécue, sur l'exclusion et inexorablement la tragédie...
Cette fois-ci, au LAM, la rencontre fut révélatrice et heureuse, quoique trop tardive.
Révélatrice d'un artiste qui m'était inconnu, Yüksel Arslan, non pas venu en prolongement de l’exposition André Breton et l’art magique comme l'indique le communiqué de presse mais bien plutôt comme la figure centrale d'une exposition dont il aurait dû être le chef d'orchestre.
Si on en juge simplement par ce portrait, il fut probablement un de ceux qui ont dû aimer les hommes à la folie. Ou leur folie. Il créa ainsi ses "artures" entre l'art et la peinture disait-il ; des "quelques choses" débordant des cadres : des images foisonnantes, de folles écritures, des montages divers et impossibles...
Photo 2 : Yürksel Arslan dans son bureau parisien, photo © Éric Mérour.
Photo 3 : Arture 466
Photo 4 : Détail. Arture 813 (inachevé)
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«Je suis né à l'Hôpital
Saint-Louis proche du Canal
Saint-Martin en trente-huit
Aussitôt j'ai pris la fuite
Avec tous les flics aux fesses
Allemands nazis SS
Les Français cousins germains
Leur donnaient un coup de main
En l'honneur du Maréchal
Pour la Solution Finale
Bref je me suis retrouvé
En Savoie chez les Suavet
Caché près de Saint-Offenge
En attendant que ça change
Je n'avais qu'un seul souci
Celui de rester en vie
Après la Libération
J'avais encor l'obsession
D'arriver jusqu'à dix ans
Ensuite il serait bien temps
De réclamer un peu plus
Si j'échappais aux virus
Cette période historique
M'a insufflé la Panique
J'ai conservé le dégoût
De la foule et des gourous
De l'ennui et du sacré
De la poésie sucrée
Des moisis des pisse-froid
Des univers à l'étroit
Des staliniens des bouddhistes
Des musulmans intégristes
Et de ceux dont l'idéal
Nie ma nature animale
À se nourrir de sornettes
On devient pire que bête
Je veux que mon existence
Soit une suprême offense
Aux vautours qui s'impatientent
Depuis les années quarante
En illustrant sans complexe
Le sang la merde et le sexe.»
Topor.
Contre la médiocrité, les torrents de haine qui se déversent en ces jours, le chacun-pour-soi et l'ignorance... jetez un coup d'oeil au Monde selon Topor actuellement à la BNF.
Une belle leçon de vigilance à retenir (à l'image peut-être de celle que ces figurines Lega voulaient susciter (mais dans un tout autre contexte !!))... pour que son célèbre dessin devenu une icône d'Amnesty International (La liberté d'opinion est-elle mortelle ?) ne devienne jamais ici une réalité.
Rédigé à 12:18 dans *Peinture, Poésie, *Peuples du monde | Lien permanent | Commentaires (0)
Il fait froid ce matin dans la cour de l'hotel de Mongelas à Paris. Bien sûr, les températures sont loin de celles du terrible hiver 54 dont on parle encore maintenant et, même si on ne l'a pas connu, celui-ci nous évoque forcément l'Abbé Pierre, les Sans-abri, les laissés-pour-compte.
Il est loin aussi le fossé qui sépare l'idée qu'on a des choses et celles-là mêmes lorsqu'elles sont vécues car, si l'on peut penser la pauvreté, que dire d'en faire l'expérience dans sa chair !
Dans le Parménide de Platon, Socrate a encore beaucoup de chemin à faire pour comprendre ce monde concret, trivial... et lorsque Parménide lui demande si toutes les choses comme "la chevelure, la boue et la crasse ou quelque autre encore plus dépourvue de valeur et vulgaire" sont dotées d'une "idée", d'une forme en soi (eidos), notre jeune philosophe peine à lui répondre et élude la question :
« Es-tu dans l'impasse [sur la question de savoir] s'il faut déclarer aussi que de chacune d'elles, il est un eidos distinct, qui est autre une fois encore que ceux que nous, nous touchons de nos mains, ou bien pas ? »
« Nullement », déclara Socrate.... Déjà pourtant dans le passé cela m'a aussi troublé : quelque chose ne serait-il pas pour toutes [choses] le même ? Et puis, chaque fois que je m'y arrête, je pars en fuyant, craignant qu'un de ces jours, en tombant dans quelque abîme de niaiserie, je ne me perde....
Parménide 130d
Mais l'artiste, lui, n'esquive pas, ne se perd pas !
Lionel Sabbaté installe son oeuvre, "La sélection de la parentèle", dans la cour du musée de la chasse. Un titre donné en référence à la théorie développée par le biologiste anglais William Donald Hamilton.
C'est au cours de cet hiver 54 que l'arbre, cet olivier, est mort. Mais des fleurs renaissent, des fleurs constituées des peaux mortes et des ongles de centaines d'hommes.
Vois-tu, Socrate, c'est là toute la grandeur de ces choses ridicules et la puissance de l'art que d'y faire émerger en leur sein les "grandes" idées qui te sont chères. Ici c'est d'"Altruisme" dont veut parler Lionel Sabatté en mettant en scène dans cette cour parisienne, une relation spatiale harmonieuse entre l'animal, l'homme et l'arbre.
L'art contemporain s'est largement emparé de ces matériaux "vulgaires" ou dérangeants car avec eux, on est sûr que la "Beauté" n'y réside pas de manière intrinsèque ; il faut vouloir les bousculer, mettre "quelque chose'" en action...
Photos de l'auteure.
Photos 1 et 2 : Oeuvres de Lionel Sabatté, musée de la chasse Paris avril 2017.
Photo 3 : Vanuatu, Plateau des collections du musée du Quai Branly-J. Chrica, avril 2017,
Photo 4 : Minkisi Yombe, exposition Mayombe à Louvain , décembre 2010.
Rédigé à 16:27 dans *Anthropologie de l'art, *Peinture, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
Dessin prémonitoire ? 110 ans après sa visite au musée "affreux" du Trocadéro, lui qui affirmait en boutade "L'art nègre, connais pas !"... me voilà parisienne à m'extasier au Quai Branly devant ses dessins et bien sûr des "Nègres", comme il aurait dit !
Une occasion de tordre le cou aux idées reçues : "Picasso" ce n'est pas une représentation occidentale de tel ou tel objet d'art lointain qu'il aurait pu découvrir, ce n’est pas la copie de tel ou tel masque, ni le portrait de "primitifs", mais, au-delà de la volonté de rejeter les conventions (ce qui est commun à de nombreux artistes du XXème siècle), c'est avoir su tirer parti de la marge de manœuvre que ces artefacts inspiraient, avoir su arracher l'oeuvre à toute limitation esthétique et l'avoir par dessus tout considérée comme une force agissante et magique !
« On parle toujours de l’influence des Nègres sur moi. Comment faire ? Tous nous aimions les fétiches. Van Gogh dit : « L’art japonais, on avait tous ça en commun. » Nous c’est les Nègres. Leurs formes n’ont pas eu plus d’influence sur moi que sur Matisse. Ou sur Derain. Mais pour eux, les masques étaient des sculptures comme les autres »…
Ce qu'il a senti plus que tout autre, c'est que :
« les masques, ils n’étaient pas des sculptures comme les autres. Pas du tout. Ils étaient des choses magiques. Et pourquoi pas les Egyptiens, les Chaldéens ? Nous ne nous en étions pas aperçus. Des primitifs, pas des magiques ! Les Nègres, ils étaient des intercesseurs, je sais le mot en français depuis ce temps là. Contre tout ; contre des esprits inconnus, menaçants...
Si nous donnons une forme aux esprits, nous devenons indépendants... J’ai compris pourquoi j’étais peintre..... Les Demoiselles d’Avignon ont dû arriver ce jour-là mais pas du tout à cause des formes : parce que c’était ma première toile d’exorcisme, oui ! »
La tête d’obsidienne, Malraux,1974, entretiens de 1937
La magie de l'exposition Picasso Primitif qu'Yves Le Fur sait si bien distiller, c'est justement de nous montrer qu'au-delà des correspondances les plus convenues comme celle d'un masque Grebo et d'une guitare (Impossible de rejouer "Primitivism" in 20th Century Art de 1984), au-delà des rapprochements de formes picassiennes avec d'autres africaines, il y a toute la force et la pertinence des oeuvres du Pacifique pourtant "accolées" à nos références surréalistes qui surgit dans cet univers.
Et cela n'est pas si surprenant.
Le corps, le visage... il fallait oser les bousculer pour aller jusqu'à la défiguration. Le corps pour nous c'est un point de départ mais Picasso se devait de ne pas penser ainsi.
Or, le corps pour des Mélanésiens, c'est le fruit d'un processus de fabrication sociale. Les représentations de la procréation, de la croissance et de la mort sont éminemment éloignées des nôtres ; ainsi par exemple, les os viennent de la substance masculine alors que le sang, la chair, la peau viennent de la femme. On peut dire que c'est véritablement de "l'intérieur" que l'individu fait l'expérience physiologique de la différence des sexes.
La personne se construira au fil des évènements qui ponctuent sa vie : Initiations, échanges, mariages, funérailles.
Une personne mélanésienne qui est donc disloquée, puis composée, travaillée, fabriquée, presque malaxée aurait-on envie de dire.
On a l'impression que Picasso aurait pu penser de cette manière, voyant les formes sous des sens multiples... et puis peut-être aussi avec une bonne dose de provocation et d'humour....
Rédigé à 22:39 dans *Expositions, *Musées, *Peinture, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
Il y a encore les protagonistes collectionneurs et/ou marchands...la liste est longue, Ashton Lever et la vente du Leverian Museum en 1806, le marchand George Humphrey, William Bullock et la vente du Bullock Museum en 1819... les héritiers, des équipages internationaux, des ventes aux enchères éparpillant les objets qui s'égrènent à la fin du XVIIIème et début du XIXème siècle...
Il n'est donc pas étonnant pour moi de faire un long voyage (bien souvent virtuel, parfois réel) en Europe : Oxford, Cambridge bien sûr mais aussi Göttingen, Berne, Vienne, Herrnhut, Saint-Petersbourg, Stockholm, Dublin, Edimbourg, Glasgow... et d'égarer mon clavier dans ce bien sérieux détours !
Rédigé à 19:42 dans *Peinture, Poésie, *Peuples du monde | Lien permanent | Commentaires (0)
Photo 1 : Judith and her work, 1999 © Leon A. Borensztein
Photo 2 : To'o © MNHN Lille.
Photo 3 : © Judith Scott, sans titre, ca 1991 © Collection de l’Art Brut, Lausanne.
Rédigé à 09:26 dans *Peinture, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
A note from Filippo Biagioli - Analphabetic Art Territory :
"In May 2016, the town of Serravalle Pistoiese (Tuscany) organized exhibition that had been planned for a long time in collaboration with the local parish of Santo Stefano, that offered the location, in order to introduce my artistic expression to that territory where it directly takes origin. All of this made me proud.In addition, the synergy that happened, by chance, between the exhibit and the heritage discovered inside the chapel where it takes place have built a link between “past and present” as much interesting as evocative. In order to clarify this concept, we need to take a step backwards.
There are people like me, who think that even in Europe there is some sort of tribalism that was the foundation for society in ancient times and that, through the ages, still survives. For what concern the past, just to make some examples, we can discover signs of our roots in the Nuraghe civilization and in the rituals and celebration of Mamuthones and Issohadores. Megalithic remains in Scotland, Portugal, Malta, Norway and Ireland, Greek cults; in the pagan celebrations in Austria and Romania ; in the rituals of every nomad community and sedentary costal; Bulgarian ritual dances, and in many other places, with a variety of manifestations.
Today, European tribal art is retraceable in the so-called contemporary tribes, new community of people bound by many socio-economic reasons, that share land, dialect, resource, custom etc.
Dice Arnaldi of Map (Museum of Primary Art, Vendone SV), goes beyond the canon of how tribal art is defined in the world, and defines everything more specifically, defining this as Primary Art.
“Commonly the Primary Arts are the artistic expression of extra-European cultures, particularly African, Asian, Oceanian, which aim to conjure a state of consciousness instead of representing a specific reality ; however, every creative manifestation that conjures an archetypical dimension, beyond the time and the space of its creation, and that is reminiscent of the essence of the human experience, can be defined Primary Art.. In this sense, the language of primary art has been used since the time of cave engravings to enquire the Mystery of Life (birth, death, joy, pain…) and to try to control it.”
No matter how you call it, this form of art exists, overcomes time and space and has survived until the present days; it is also a proof of a territory that summarizes the archetype and all the characteristics belonging to this kind of art.
Therefore we can say that in Serravalle Pistoiese it has been created, somehow, a bridge between past and present" .
The exhibition takes place in the upper side of the town where approximately in the XIII century, by the will of Bishop Soffredo Soffredi, the church of Santo Stefano was erected. The church still preserves many signs of its Romanic origin. On the inside one can find two statues dedicated to St Stephen, and the Patron of Serravalle Pistoiese, St Louis (since I have mentioned symbols, archetypes and atavism I shall add a couple of curious coincidences : the Patron was born on 9th February 1275, I was born on 9th of February 1975; the street where I live is named after the sculptor that made the large crucifix inside the church). On the right side of the church is located the Chapel of SS. Sacramento, where the exhibit takes place.
Besides having hosted my “ritual dolls”, the chapel, which is the home of the Company del SS. Sacramento, also keeps a large and elaborated “Cross of Passion”. This observation gives me a starting point to recall a characteristic of our society, which, a long time ago, was very connected to the territory and its traditions: the so-called “Confraternities” or “Companies”.
In order to offer a deeper discussion of the topic and to talk about our area, I rely on the text “The ancient lay confraternities in Serravalle castle”. The “lay confraternity” was born as an aggregation of people focused on playing an essential role for the community: each these usually had a specific task, to which the brothers dedicated their energies.in order to carry it out in the best possible way. They were open both men and women. More specifically, the confraternity of SS. Sacramento (or Sagramento) was established in 1590, and today, although it has strongly reduced its missions, is still active. The Chapel still preserves several characteristic traits of this function, like the lateral bench placed along the inner perimeter of the wall, that serve both as a seat and a container for the brothers’ shoes, capes and everyday objects. Furthermore, the late Baroque age altar, that dates back to the year 1792/1793, and a wooden confessional made around the XVIII – XIX century, are still here.
Four lanterns with “moveable heads” rom the second half of 1700, used for processions or other outdoors purposes, stand out for their presence.fFrom the same period, there is a funeral stretcher mounted on the wall,, with its black blanket decorated with skulls. This is because the company took care of all the “uffizi” for the dead of brothers and sisters, which ranged from the transportation of the corpse to a Mass with a specifically chosen priest. At that time, religious and normal life were strictly connected, and collective mourning was strongly linked to the land.
Nevertheless, this must not focus our attention only on the practical side of the building, because, as you can see from the photos that are included in the article, these strong bondsgave life to a powerful “artistic” expression, driven by “Passion” and love for the divine. The mystery of death is shown through the exposition of the very elaborated, both for colours and embroidery, black blanket that covers the funeral stretcher,.. It has very strong, impressive symbols connected to death, as if they were meant to seal a step that, sooner or later, has to be taken. At a closer look, the black blanket tells a story of sorrow. Nevertheless, if we better observe the skull, especially as it is surrounded by gold (in this case, there is the embroidery),we realize that it also recalls rebirth and eternal life. Here it is, what only seems only a gloomy funeral sheet, made for remarking the funeral nature of the stretcher it is covering, is, in fact, a much more refined artwork that bears a deeper meaning. With the same attitude, we can also analyze the elaborated lanterns adorned with leaves, flowers and other objects that look like shells: all elements that remind of life,femininity and care.
Even by examining only these two elements, it is noticeable how what said previously becomes true. Although today we tend to neglect the spiritual aspect in favor of the material one, we must not forget that men need to believe, they need to have faith. Faith gets strength from its rituals, from its ceremonies, from the love for the divine. Humankind never went throughe ages with calmness: invasions, wars, riots, famines, economic crisis and many others were its travel companions. What gave us the strength to fight and move on was the Faith in something “higher” that could give us hope.
It is from the same spiritual, strongly believing perspective, and with a strong creed, that around the middle of 18th century another phenomenon of popular devotion appears; the Chapel is a keeper of this phenomenon, that particularly marks our territory: the “Passion Crosses”. This phenomenon was analyzed by an extremely accurate work of cataloguing and study by Luca Bertinotti in his book: “Le Croci del mistero. Origine, sviluppo e decline delle Croci della Passione”. In the book, the author traces a cultural line where first the Crosses are analyzed under their symbolic aspect, and then they are catalogued and collocated on Cartesian coordinates on the territory including a very detailed and rich photographic section. For lack of space, I suggest you to read his excellent book ; here, sadly, I will only briefly mention their artistic/ritual meaning. The Passion Crosses were a phenomenon very present in our territory, especially in the area between the cities of Prato, Pistoia, Serravalle Pistoiese, Montecatini Terme and Lucca (northern Tuscany).It is very present here, but it is common, in a minor way, all over the world... These crosses are almost always without the figure of Jesus Christ. They stay loyal to the original symbolism of the Passion of the Christ thanks to their peculiarity : on each plank, they have the arma Christi: cross, nails, crown of thorns, spear and the inscription with the reason of the sentence, which are the instruments that were used for the crucifixion of Jesus. But the strength of the representation goes even beyond this, and the most complete of these crosses are equipped with all the objects related to the passion of Christ. In any case, the symbolic chronology appeared very clear at the age of the productions of the crosses (for further more information, please refer to the book) :
The day before the Passion : the dove, symbol of the Holy Spirit, the palm branch, the goblet, the carafe, the Bread of the Last Supper, the tunic.
Garden Getsemani: the thirty Dinar, the Lantern, the Cock, the Rope.
The Trial: Figure like Judas, the Gloved Hand, the Sward of St. Peter, the Ear of Malco.
The Flagellation : the Sponge, the Pot, the Thorn Crown, the Reed, the Mantle, the Veil, the Pillar, the Whip.
The Crucifixion : the Skull, the Real Cross, the Cross of the Thief, the Dice, the Title Block, the Nail, the Hammer, the Lance, the Sun and the Moon, the wounded heart, the Pincers, the Afflicted Angels, the Stair, the Myrrh Pot, the Shroud.
All these symbols, made of woods or iron, makes us understand how much devotion, love and passion for mystery of God there was in the past. This type of crosses, that has survived until the present days, not only does bring us a message from the past that must necessarily look at the future, but also confirms once again our need to grasp onto Faith to face “dark” and uncertain moments, joint with the desire to thank who protects us from above. This creates inside humans a sense of longing for that “beyond”, for that spiritual dimension whose “visit” gives back to men the need to make artifacts, that, by all means, are art, apt for celebrating or praising him who they recognize like their God.
This specific typology of crosses, those of Passion, have always provoked my curiosity, so that they are very familiar for me today; similarly, some things mentioned by Luca Bertinotti’s book are familiar to me too. The person that roams the fields with a wooden stick to find water, the dowser, is familiar to me. The old lady who “blesses” herpes zoster, who “washses fear away” or “removes” fear and evil eye is even more familiar to me. They are familiar because there are so many, here, near my home. This might seem superstition, paganism, the legacy of a peasant culture that was based on “ignorance”. I prefer to put this term on inverted commas because –do not get me wrong- I do not think absolutely like this. Actually, at the base of of all these phenomena lies an act of deep devotion. This happens because, when we go to carry out certain rites or certain ceremonies, the act of praying is constantly present and the request of help from God is fundamental and indispensable. I too have got my fear “washed away” several times, and so I know well what I am talking about.
Even during this rite we can see a sort of “ritual art” that, again, conforms to the theme of the Passion of Christ or to his sufferance: in fact, the objects used during this ritual are the Basin, the Bread,a particular grass, cut at the dawn of St. Joseph’s day, and a blessed wedding ring (and other, which is a secret)Then, here I am. I live in a territory that every day tell us a story, lost in the middle of a population that has a very ancient history and that has lived everything: from fairy legends to cults that have been lost, through sieges and so on.
Tangible proofs tell us that the artistic expression of ritual profile is strong, that over the last 500 years it has never stopped, but it has always been in continuous development. I’m proud to have the possibility to display my reliquary, anti-loneliness dolls and my images of ancestors in this Chapel, which is also a sort of receptacle for all this story and, consequently, of strong energies. This is the bridge I was talking about at the beginning: a link that starts in the past, in the 13th-14th century, then, in the 17th, and arrives in the present days.
I would dream to continue this story andto be part of its“future”, but I’m not obviously able to do so.. It is a fact that I am in love with my river, my field, my animals, my customs, with my work of Tribal Art and everything that my territory quietly, but harmoniously shows.
I thank with all my heart: The Town of Serravalle Pistoiese (PT), the Parish of St. Stephen (organization and material catalogue), Luca Bertinotti (Photography and documentary of Cross of Passion), Federica Belmonte and Alice Borchi (revision of the text) and Veronica Fedi (Photography and translation).
Texte et photos © Filipo Biagioli
Rédigé à 11:09 dans *Expositions, *Peinture, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
Une passionnante exposition en ce moment au musée de l'Orangerie s'intéresse à Guillaume Apollinaire et plus précisément au poète comme critique d’art. Ce mot est imprécis voire réducteur car Apollinaire fut plus que cela ; il fut un intercesseur qui aida les "Regardeurs" à regarder...
Il refusait toute hiérarchie dans les arts : Exit une "Histoire" de l'art enfermée dans le carcan des catégories produites par des philosophies occidentales pour des oeuvres occidentales ! Il comprit ainsi très tôt que les objets "Nègres" qu'il découvrait alors notamment grâce à Paul Guillaume, entraient dans cet Art qu'il concevait sans frontière.
" Je ne rencontrerai sans doute plus de ma vie un esprit aussi enthousiaste, aussi clairvoyant que l'était Guillaume Apollinaire devant l'oeuvre d'art qui révèle quelque chose de rare et d'étrange..." écrivait Paul Guillaume (Une esthétique nouvelle - L'art nègre in Ecrits de Paul Guillaume, 1993)
On suivra donc avec intérêt une conférence de Maureen Murphy, historienne de l'art, Maître de conférences à l'Université Paris 1 Panthéon Sorbonne : Apollinaire et les arts "exotiques" le mercredi 1er juin 2016 à 19h au musée de l'Orangerie.
Le titre est tiré du poème À travers l'Europe de Guillaume Apollinaire.
Photo 1 : Marc Chagall, Paris par la fenêtre, 1913.© Solomon R. Guggenheim Museum, New York
Photo 2 : Marie Laurencin, Apollinaire et ses amis (2) © Musée national d'art moderne, Paris.
Photo 3 : Apollinaire dans l'atelier de Picasso, automne 1910.© T.D.R
Rédigé à 18:53 dans *Expositions, *Peinture, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
Rédigé à 09:27 dans *Musées, *Peinture, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
Une fin d'année douce pour tout le monde sous la caresse de nos souvenirs d'enfance :
Chanson pour les enfants l'hiver
Dans la nuit de l'hiver
Galope un grand homme blanc
C'est un bonhomme de neige
Avec une pipe en bois,
Un grand bonhomme de neige
Poursuivi par le froid.
Il arrive au village.
Voyant de la lumière
Le voilà rassuré.
Dans une petite maison
Il entre sans frapper ;
Et pour se réchauffer,
S'assoit sur le poêle rouge,
Et d'un coup disparaît.
Ne laissant que sa pipe
Au milieu d'une flaque d'eau,
Ne laissant que sa pipe,
Et puis son vieux chapeau.
Jacques Prévert
Photo de l'auteure au musée Barbier-Mueller, Genève, 2015.
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... liseur d’entrailles et de destins violets
récitant de macumbas
mon frère
que cherches-tu à travers ces forêts
de cornes de sabots d’ailes de chevaux
toutes choses aiguës
toutes choses bisaiguës
mais avatars d’un dieu animé au saccage
envol de monstres
j’ai reconnu aux combats de justice
le rare rire de tes armes enchantées
le vertige de ton sang
et la loi de ton nomin Moi, laminaire, 1982, Aimé Césaire
Wilfredo Lam, c'est d'abord La jungle ! Cette explosion de couleurs, ce débordement de formes, cette "sauvagerie" : Perdue dans la contemplation de la toile, je me souvenais alors des paroles de Marlow "...c’était comme voyager en arrière vers les premiers commencements du monde, quand la végétation couvrait follement la terre et que les grands arbres étaient rois. […] C’était l’immobilité d’une force implacable appesantie sur une intention inscrutable »
Mais au-delà de ces visages-masques, ce sont aussi ces invités d'un autre monde, êtres hybrides, humains transformés sous l'emprise d'une possession, le tout baignant dans la couleur ocre de la terre.
Ceux-là, on a envie de les prendre moins au sérieux ! Et pourtant... ils m'évoquent les mimi tels ceux peints sur écorce par Yirawala, un abrorigène australien (ci-dessous). Ces personnages à l'aspect jubilatoire sont en fait de puissants et redoutables génies.
Que dire de ces "enfants sans âmes " de Wifredo Lam ? Inquiétante étrangeté...
Tout compte fait les êtres fantastiques qui peuplent les toiles de Wifredo Lam m'impressionnent ! Notre esprit peine à intégrer les créatures composites et celles-ci nous effraient car elles troublent les frontières nettes que nous nous sommes établis entre humain et non-humain.
Le titre du tableau ci-dessous "Corps et âme" dénote de ce malaise et nous nous demandons si ces êtres là n'ont pas déjà perdu et leur corps et leur âme !
Plongez sans modération dans cette "barbarie" surréaliste où "dans la nature tropicale tout se meut sous une quiétude apparente et, seule, la nuit révèle la fête occulte, la danse qui semble être la vie intime de toutes les créatures. Le monde du tropique n’est pas plastique, il est musical, orphique". (María Zambrano)
Au Centre Pompidou jusqu'au 15 février 2016.
Photos de l'auteure - Centre Pompidou, octobre 2015
et les Mimi au museu de cultures del Mon, Barcelone, octobre 2015.
Rédigé à 07:42 dans *Expositions, *Peinture, Poésie | Lien permanent | Commentaires (0)
J’ai gazé quelques Juifs : c’est une race affreuse,
puis je me suis distrait en écoutant Mozart.
J’ai fusillé des partisans : c’est la chienlit,
puis j’ai humé la rose avec un tel amour !
J’ai dépecé l’Arabe : une bête de somme,
puis j’ai mis des faveurs au cou de mon caniche;
J’ai enterré vivants des Arméniens : les Turcs
avaient raison ! puis j’ai songé au Tintoret,
à Vélasquez, à Zurbaran. J’ai réchauffé
le Nègre : était-il fade, avec sa sauce au vin !
puis au bord de la mer j’ai relu Jean Racine.
J’ai arrosé les Vietnamiens, de ce napal
qui les réduit à ce qu’ils sont : quelques cloportes,
puis j’ai fait ma chanson d’homme civilisé.
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Photo © Filippo Biagioli."The “Territory Museum of the Artworks by Filippo Biagioli”, that already counts tribal installations in Piedmont and Liguria, is opening a new space, this time in Tuscany, the artist’s home region. Thanks to the sensitiveness and trust of the owners of Podere La Fornace (Serravalle Pistoiese), who allowed Biagioli to express himself freely, it was possible to create two spaces of enormous importance to the artist, both on the symbolic and curatorial side.
The first, small and enclosed in a wooden fence, is the “Garden”. In this space exists an interaction between small sized tribal sculptures and aromatic plants that Filippo uses to cure himself, as to symbolize the human balance between body and spirit. One can find “censers”, “insect habitats”, guardian figures” made of concrete that live in symbiosis with plants of lemon balm, oregano, marjoram, chive, lemon verbena, mint, lavender, tarragon, sage, rosemary, but also ornamental plants or the olive tree, on whose roots the concrete bowls, modelled by the artist, rest while waiting to complete their creation process.
The second one, the Park, which is much wider, is located not far from the Garden. Among the olive trees that grow on a small hill, one can find 11 Guardian Figures, made of the local wood. They have a double value, as they have the task of keeping and protecting everything around them and to attract energy from the very Nature they are defending. In this way it is created an outdoor space that is very important for Praying and Recollecting, a space used exactly for these reasons by Biagioli. At the bottom of the Guardian Figures, in fact, there is a frame made of blocks that contains concrete bowls and small figures that serve this purpose."
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