Un article de Vincent Noce dans Libération ce jour :
Une peinture éthiopienne du XVIIe siècle représentant saint Jean était estimée 500 euros à l’hôtel des ventes parisien Drouot. Mise en vente le 6 juin par la maison Piasa, elle a été retirée volontairement pour être restituée aux collections nationales, a révélé le Figaro.
Reconnue par un spécialiste de l’Ethiopie, Jacques Mercier, elle avait été dérobée au Musée de l’homme aux débuts des années 90. Une photographie de 1959 démontre qu’il s’agit bien d’une peinture prise dans l’église d’Abba Antonios par la mission ethnographique Dakar-Djibouti conduite par Marcel Griaule dans les années 30. Le musée du Quai Branly, héritier des collections du Musée de l’homme, a contacté l’organisateur de la vente pour revendiquer la pièce, qui fait partie du patrimoine inaliénable de l’Etat.
Selon notre confrère, elle avait été mise en vente, en toute bonne foi, par un peintre cubain installé en France, Joaquin Ferrer. Il a accepté de la rendre au musée sans aucune contrepartie.
La peinture aurait été trouvée aux puces de Vanves par son épouse disparue, également peintre, Gina Pellon, si bien qu’il est désormais impossible de remonter à la source du vol. Loin d’être le seul au Musée de l’homme à l’époque.
Photo : Chantres de l’Eglise orthodoxe d’Ethiopie effectuant une chorégraphie en rangées: wäräb (« danse »). Addis-Abeba, église ’Iyasus, célébration de l’Ascension, 19 mai 2004. Photo © Anne Damon-Guillot.
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